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Que faire en cas de problème EVRAS ?

Tu trouveras ci-dessous quelques pistes d’action pour gérer une situation problématique liée à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Garde bien en tête que chaque situation est unique et que cette liste ne reprend que des propositions d’action. Fais appel à ton bon sens et reste à l’écoute de tes jeunes.

Si tu souhaites être mieux outillé·e sur ces questions, n’oublie pas que la formation EVRAS a été spécialement conçue pour t’aider à gérer les thématiques du relationnel, de l’affectif et du sexuel au sein de ta Section.

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Tu découvres une situation problématique ?

Reste calme

Tu es un peu bousculé·e, c’est normal ! N’hésite pas à prendre le temps de respirer, de prendre du recul pour faire retomber la pression. Tu peux même t’éloigner de la situation pour quelques minutes avant de dire quoi que ce soit. Accorde-toi aussi du temps pour consulter ton staff afin de prendre une décision commune.

Essaie de comprendre ce qu’il s’est passé

Si tu n’étais pas présent·e au moment des faits, essaie d’en apprendre plus sur ce qu’il s’est passé. Pose, autant que possible, des questions ouvertes en maintenant un ton calme et uniforme. Cependant, garde bien en tête qu’il ne s’agit pas d’un interrogatoire. Si certain·es enfants/jeunes ne désirent pas s’exprimer, laisse-leur un peu d’espace.

Ne réagis pas de façon excessive

Le fait de rester calme et de gérer la situation sans réaction excessive permettra à l’enfant/au jeune de développer une image valorisante de soi et un sentiment positif à l’égard de sa sexualité.

Fais cesser le comportement problématique

S’il y a plusieurs protagonistes, sépare-les physiquement (dans des pièces différentes) le temps de réfléchir à ce qu’il convient de faire. Dans le cas où un enfant a un comportement inapproprié, il faut lui expliquer clairement pourquoi ce n’est pas une chose à faire dans ce contexte.

Par exemple, si un·e enfant se masturbe (ou fait semblant) devant d’autres personnes, explique-lui qu’il n’est pas approprié de toucher ses parties intimes en public et que, s’il ou elle en ressent le besoin, qu’il·elle peut le faire en privé. Attention ! Dans ce genre de situation, évite de lui dire que c’est “mauvais”, “grossier” ou “vilain” ; il ne faut pas non plus le·la punir.

Il est donc important de faire cesser le comportement, mais il est surtout essentiel d’expliquer calmement et clairement à l’enfant ou l’adolescent·e pourquoi il ou elle doit arrêter, sans stigmatiser sa pratique.

Réoriente le comportement

Réoriente le comportement de l’enfant/du ou de la jeune pour rendre le jeu plus acceptable. Présente-lui un nouveau jeu ou d’autres activités afin de le ou la distraire. Si tu es confronté·e à une situation où l’enfant/l’ado est embarrassé·e mais pas angoissé·e, profites-en pour l’initier aux limites et aux règles concernant les comportements inappropriés.

N’ignore pas le comportement

Ce n’est pas parce qu’un comportement est typique qu’il faut l’ignorer. Lorsqu’un·e enfant/jeune se livre à des comportements sexuels, cela indique souvent qu’il ou elle a besoin d’apprendre quelque chose. Enseigne-lui le nécessaire. Tu peux, par exemple, enseigner à un enfant que c’est normal d’être curieux·se par rapport aux corps des autres, mais que les parties intimes ne doivent pas être montrées, même à ses ami·es.

Débriefe avec ton Staff

La communication et le partage d’informations au sein du Staff sont essentiels pour gérer une difficulté, une crise. Ce n’est pas parce que tu es témoin du problème que tu dois obligatoirement tout gérer tout·e seul·e. Demander de l’aide et l’avis des membres de ton Staff est important et offre la possibilité de partager les responsabilités sur plusieurs personnes.

Non seulement cela t’aidera à y voir plus clair et à prendre du recul par rapport à la situation, mais en plus, cette démarche vous permettra d’être toutes et tous sur la même longueur d’onde. Ainsi, vous pourrez faire face au problème en équipe, en étant d’accord sur les actions à entreprendre et la façon de le faire.

Débriefer en équipe permet de discuter des pistes de solutions, du positionnement que vous allez tenir par rapport aux protagonistes, au reste du groupe et, si besoin, face aux parents. C’est également lors de cette discussion en Staff que vous pourrez envisager une éventuelle sanction, ainsi qu’une répartition équitable des tâches entre animateur·rices.

Contacte des personnes-ressources

Dans certains cas, la patience, l’écoute et la bienveillance du Staff ne suffisent pas pour résoudre pleinement un problème. La gravité de la situation et les conséquences qu’elle peut engendrer sont parfois telles qu’il est difficile pour le Staff d’y faire face seul.
Même si la situation te touche particulièrement et que tu as envie de tout faire pour le bien-être de tes jeunes, certaines situations réclament un encadrement particulier que toi et ton Staff n’êtes pas à même d’apporter. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à appeler à l’aide dès que le besoin se fait sentir.

Débriefe avec le groupe de jeunes

Si certaines situations sont anodines et ne nécessitent pas plus qu’un léger recadrage des enfants ou des jeunes concerné·es, d’autres, au contraire, peuvent être assez conséquentes et avoir un impact sur le groupe. En fonction de la gravité de l’événement, les retombées peuvent aller de la simple rumeur aux problèmes relationnels et interpersonnels, voire aux traumas. Cela vaut donc parfois la peine de prendre le temps de discuter de ce qu’il s’est passé avec le groupe.

Bien entendu, cette intervention doit se faire de manière bienveillante, objective et proportionnée par rapport aux faits. Évite donc de faire une annonce sans droit de réponse, de pointer du doigt les enfants ou les jeunes concerné·es ou encore de prendre un ton dramatisant. Par contre, il est essentiel d’expliquer, d’aménager un espace de parole et d’être à l’écoute de chacun·e.

Tout cela doit être pensé et réfléchi en amont avec ton Staff. Posez-vous les bonnes questions, notamment : comment les personnes concernées vont-elles être impliquées durant ce moment ? Doivent-elles être présentes ou non ? Qu’est-il réellement nécessaire de dévoiler ou de taire au reste du groupe ?...

Enfin, il se peut que la discussion touche à des sujets compliqués ou très intimes, il ne faut alors pas négliger les moyens de communication alternatifs : messages et/ou questions anonymes dans une boite, moments de parole en petits groupes, etc. N’oublie pas que tu peux aussi t’appuyer sur des ateliers créatifs, des moments spi, voire même des jeux thématiques pour aborder le sujet d’une manière détournée. Plein de moyens sont envisageables, à toi de voir ce qui est le plus pertinent par rapport à la situation et son degré de gravité, mais aussi par rapport au groupe et aux jeunes que tu as sous ta responsabilité (âge, niveau de compréhension, cohésion…).

Parles-en aux parents sans dramatiser

En tant qu’animateur·rice, tu es censé·e collaborer avec les parents (ou les responsables du ou de la jeune) dans un esprit de co-éducation. Le temps d’une réunion, d’un week-end ou d’un camp, tu es responsable de leur enfant. En cas de problème, il est donc essentiel de les mettre au courant de ce qu’il se passe/s’est passé, de la manière dont leur enfant a été impacté·e, de la façon dont ton Staff et toi avez géré sur le moment, et de ce que vous comptez éventuellement mettre en place pour la suite. Cette discussion doit se faire dans un cadre bienveillant et dans de bonnes conditions. Il se peut donc que tu doives prendre rendez-vous pour en discuter en petit comité, les appeler ou plus simplement les interpeller à la fin de la réunion/du week-end/du camp.

Rassure-toi, toutes les situations que tu rencontreras dans le cadre de tes animations ne nécessiteront pas obligatoirement un rapport circonstancié aux parents ou aux tuteur·rices. Cela ne doit se faire que lorsque c’est vraiment nécessaire. Par exemple, lorsque tu remarques que les limites imposées par la vie en collectivité ne sont pas acquises, que tu constates la répétition d’un comportement problématique de l’enfant ou de l’ado et ce, malgré un ou plusieurs recadrages, lorsque l’enfant ou l’ado a provoqué une situation potentiellement dangereuse pour lui ou pour les autres, ou lorsqu’il ou elle risque d’être psychologiquement et/ou physiquement impacté·e par l’événement en question.

Tout comme le débriefing avec le groupe, l’interpellation des parents/des tuteurs·rices doit être discutée en amont en équipe et, si nécessaire, en concertation avec le Staff d’Unité. L’objectif est de définir la façon dont vous allez aborder le sujet (Qui ? Quoi ? Comment ?). N’oubliez pas qu’il est important d’adopter une attitude et un positionnement commun par rapport aux faits évoqués et d’envisager la suite des événements de la même manière.

Pendant ce genre de discussion, la clé est de rester calme, d’exposer les faits objectivement (sans jugement de valeur) et le plus sereinement possible, en évitant de dramatiser la situation et ce, même si tu es toi-même stressé·e. Avoir une personne nerveuse face à soi peut donner l’impression qu’elle n’est pas capable de prendre assez de recul pour gérer la situation convenablement. Tes interlocuteur·rices pourraient donc s’inquiéter outre mesure, rendant ainsi la communication plus compliquée.

Assure le suivi sur le long terme et évalue

Ton Staff et toi, vous avez réussi à gérer le problème qui s’est présenté à vous. Vous avez discuté en équipe, pris des dispositions par rapport aux jeunes concerné·es, avez pris le temps d’en discuter avec le reste du groupe, et vous avez même abordé sereinement le sujet avec les parents. Félicitations, vous êtes déjà sur la bonne voie ! Cependant votre mission n’est pas tout à fait finie.

En effet, suite à l’événement problématique, vous avez pris des décisions et mis en place des actions qui ont eu et auront peut-être encore des conséquences à l’avenir. Pensez à rester vigilant·es tout au long de l’année et/ou du camp afin d’éviter tout malaise, sentiment d’injustice, conflit ou crise qui aurait germé·e suite au premier problème. À l’occasion, discutez-en en équipe afin de partager vos constats et ressentis et, si le besoin s’en fait sentir, de réfléchir à des adaptations ou des actions qui pourraient redresser la situation.

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